Jeudi le 27 août dernier avait lieu la remise des ceintures suite au premier passage de grade pour le groupe de débutants du club de karaté du quartier.
William et son ami Étienne ont joint le groupe de karaté style Shotokan seulement que depuis le mois de juillet. Ils ont tous les deux rapidement rattrapé le groupe si bien que leur Sensei les a jugés aptes à tenter de passer l'évaluation pour l'obtention du grade supérieur ce qu'ils ont tous deux réussi avec brio. Il faut dire que nos deux Jet Li n'étaient pas tout-à-fait néophytes en la matière, William ayant pratiqué le karaté Kenpo auparavant et Étienne le Tae kwon do.
Leur Sensei est vraiment bien. Le monsieur se consacre entièrement à son art et je le soupçonne même d'y être marié. Par contre, il y a des différences fondamentales dans la façon d'enseigner entre l'approche française et l'approche nord-américaine. D'abord, comme j'ai pu l'observer pour l'école, le karaté, le soccer ou la natation, ici l'enseignement primaire est vraiment axé sur la maitrise presque maladive des bases donc très technique. Au Québec, comme j'ai aussi pu l'observer pour les mêmes activités et aussi pour le hockey, l'enseignement est plus intuitif, plus créatif et fait appel davantage au talent naturel des individus. Deuxième grande différence, les français sont râleurs. Ils critiquent et interpellent tout le temps, et rabaissent même assez souvent pour faire la discipline et ramener le groupe ou un individu à l'ordre. Alors que ce serait souvent inacceptable au Québec, c'est tout-à-fait normal ici. Un professeur va traiter un enfant de 6 ans d'andouille s'il ne se tient pas bien en classe et ce même si les parents sont là. ''Qu'est-ce que tu fous'', ''t'as un avion à prendre'', ''hé ho, tu dors'', etc. sont des interjections très communes auprès des jeunes.
Les deux approches ont des avantages et des inconvénients. Je pense que globalement, au Québec, les jeunes s'amusent plus mais, à part pour les plus talentueux, apprennent moins. Je pense aussi que la différence entre les meilleurs et les moins bons d'un même groupe est plus grande chez les québécois que chez les français. C'est probablement aussi pour ces raisons que le niveau général de la langue au Québec est plus faible que la France et ses territoires.
Ne soyons par contre pas alarmiste, la plupart des enfants s'intègre très bien à l'un ou l'autre des systèmes. Je dirais que le système français est probablement plus difficile pour les jeunes rebelles. William, Étienne et même David n'éprouvent donc aucune difficulté et ne voient pas une once de différence mais je ne suis pas convaincu que la petite Léna sera aussi docile...
Cagou, Kangourou, Requins et Amérequin Part 2
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