jeudi 26 février 2009

Two down, one to go!


















Les garçons ont recommencé l'école la semaine dernière c'est-à-dire le 19 février à 7h32 pour William et 7h43 pour David! Yabadabadouuuu!

Je ne me réjouis pas nécessairement de cette situation mais disons qu'il était temps!

Comme vous connaissez William, il avait hâte. Ce petit moulin à paroles qui posent 101 questions à la minute commençait sérieusement à avoir besoin de stimuli. Je me suis aventuré à lui expliquer le concept mathématique de l'infinie alors qu'il me demandait quel était le plus grand chiffre de l'univers. J'ai ouvert une boîte de Pandore ! Il a tellement posé de questions sur le sujet qu'il aurait rendu Stephen Hawking dingue si ce dernier avait été coincé devant lui avec son fauteuil roulant en panne!

Pour William, l'entrée scolaire s'est très bien déroulée. Le fait d'avoir été 2 mois à la ''maternelle des grands'' en fin d'année 2008 lui a été très bénéfique car dès les premiers jours d'école, il doit recopier en lettres attachées les consignes du ''maître'' au tableau pour les devoirs du soir. Il doit donc savoir lire et écrire à sa première semaine en première année!

David lui était plus mitigé à l'idée de recommencer l'école. D'ailleurs sur une des photos on peut voir que l'expression de son visage ne reflète pas nécessairement le parfait bonheur. Lorsqu'il avait fait ses deux mois à l'école Les Lys à l'automne 2008, dans la section ''maternelle des petits'', c'était totalement différent. Il commençait alors l'école avec son meilleur ''pote'', j'ai nommé son frère William! C'était à ce moment davantage un jeu pour lui. Les deux étaient à la même place, ils se côtoyaient matin, midi, soir et aux récréations. Par contre, jeudi dernier, David commençait seul la ''maternelle des moyens'' encore une fois dans une nouvelle école avec des nouveaux amis.

Par contre, notre David est fait fort malgré ses 3 ans et 3/4 (le 3/4 est important pour notre petit homme!). Il a bien eu quelques larmes mais ce n'est rien avec ce qu'on a pu observer chez d'autres enfants! On se serait cru au Mur des Lamentations tellement c'a pleurait. Ils sont en avance sur certaines choses mais les toutous, les doudous et les pouces dans la bouche à 4, 5 et 6 ans, c'est la règle et non l'exception ici! Heureusement le ''maître'' de David est vraiment cool (pas mal moins ''stiff'' que celui de William). David l'a déjà bien accepté et son sourire est redevenu joyeux.

Lundi prochain Léna commence la garderie les matinées; je me prépare aux véritables lamentations! C'est maintenant moi qui suis mitigé...

vendredi 20 février 2009

Des couacs en vrac



















Lors du premier bloc de congé de 4 jours de Sylvie, nous avons décidé d'effectuer notre première véritable sortie en famille. Nous sommes allés à l'îlot canard (ou l'île aux canards). Cette île est facilement accessible depuis Nouméa grâce à des bateaux-taxis qui nous y conduisent en 5 minutes.

Ce petit site est très intéressant surtout à cause de son sentier sous-marin où petits et grands peuvent observer une multitude d'espèces de poisson. Aussi, l'île est aménagée de sorte que l'on peut se prélasser sans soucis sur des chaises sous un parasol ou un faré, et se restaurer d'un bon cheese burger à la Obama.

Nous y sommes allés en semaine donc il n'y avait pas trop de monde à notre grande satisfaction. De plus, comme c'est relativement familial, il n'y avait pas vraiment d'exposition de silicone au grand désespoir de mes garçons... Nous avons seulement observé une dame d'origine asiatique d'un certain âge qui baladait quelque chose qui ressemblait davantage à des Egg Rolls réchauffés aux micro-ondes. Je crois qu'il n'est pas nécessaire de préciser que nous n'avons pas mangé du ''chinois'' ce soir là!

La température était magnifique. Ça ressemblait vraiment à une journée de vacances ''dans le sud''. Nous avons bien apprécié, c'est de bon augure pour nos prochaines sorties.

dimanche 15 février 2009

Le Retour du roi...























Tout le monde a fêté le Retour du roi... ou plutôt de la reine! Non, non, le papa de Sylvie ne s'appelle pas Arathorn. Puis, même si le site de Goro peut s'apparenter au Mordor, l'analogie s'arrête là.

Comme prévu, il y a eu du jambalaya et un bon Merlot. Nous avons donc pris un bon souper sur la terrasse et nous nous sommes bien régalés.

Par contre, après ce premier bloc de 4 jours seul avec les enfants, comme disait mon père, j'avais le t-d-c en dessous du bras! Ou encore, tout comme ce bon député français branché qui nous rappelle nos racines, je pourrais écrire que j'avais la plotte à terre. On peut s'en apercevoir sur la dernière photo qui du même coup dévoile ma véritable identité. Hé oui, il existe! Certes j'ai dû adapter ma tenue vestimentaire car avec les manches longues et la cape, il faisait vraiment trop chaud.

Ma fatigue est totalement justifiable. J'aimerais bien ça vous voir vous occuper de Mr Fantastic, Hulk et Storm alors que Wonder Woman est au travail, ça fatigue son homme!

Bel Air, Nouvelle Calédonie






































Puisque le site de Goro se trouve relativement isolé, une petite ville s'est développée pour loger et nourrir tout le personnel qui gravite autour du projet. La première photo montre l'envergure de cette ''base-vie'' qui accueille environ 5000 personnes. Il y a même eu pendant les 6 premiers mois de 2008, en période de pointe de construction, un bateau de croisière (le New Flamenco) amarré au port de Goro dans la baie de Prony pour augmenter temporairement de 700 places la capacité de la base-vie.

La zone la plus importante en terme de capacité s'identifie en évidence au centre de la première photo. Ce sont principalement des travailleurs de la construction, surtout philippins, qui y séjournent. C'est aussi la zone de plus bas de gamme. Les philippins acceptent volontiers cette situation. Même si la plupart sont qualifiés, ils demeurent du ''cheap Labor'' et acceptent souvent des conditions que les occidentaux refuseraient catégoriquement. La République des Philippines n'est pas très loin de la NC. Avec ses 90 d'habitants et ses 8 millions de travailleurs migrants éparpillés sur tous les continents, ce pays représente un des plus importants exportateurs de main-d'oeuvre dans le monde.

Encore sur la première photo, on aperçoit une ligne rouge qui pointe la zone où se trouve Sylvie. La deuxième photo constitue un agrandissement de cette zone et une autre ligne rouge pointe la roulotte de notre ingénieure de production. Comme vous pouvez le constater sur les autres photos, ce n'est pas le dernier modèle de fifth wheel de luxe présenté au salon du VR de Montréal. La chambre de Sylvie est considérée de moyenne gamme sur la base-vie. Il y a trois gammes plus basses (dont les chambres des philippins) et peut-être deux autres plus hautes (directeurs, superviseurs, ingénieurs, etc.). Éventuellement, Sylvie devrait obtenir une ''promotion'' lorsque de meilleures chambres se libéreront.

C'est certain que cette situation représente probablement l'aspect le plus sombre de notre expérience. À première vue, le petit lit d'hôpital militaire, la petite TV et tout le reste pourrait rendre la situation rébarbative pour plusieurs. Par contre, les gens sont conditionnés. Ils sont logés, nourris et sont tous dans le même bateau. Il se développe même un esprit communautaire et amical. Il y a des installations sportives et même un bar pour socialiser. La situation est loin d'être misérable et Sylvie n'est vraiment pas malheureuse là-bas (message pour les parents!).

De toute façon, le jour où cela ne fera plus notre affaire, on ne se cassera pas le bicycle. On prendra nos cliques (on n'a pas de claques, y'a pas de gadoue ici!) et bonjour la visite!

dimanche 8 février 2009

Survivor - Jour 3















Comme vous vous en doutez, ma douce n'a pas raffolé de mon dernier article. C'est sûr que je ne m'aventurerais pas à faire une interprétation trop élaborée de ce faux rêve mais c'était quand même inoffensif. Par contre, c'est vrai que la deuxième photo est magnifique et tout le crédit revient à notre bonne amie Nadia de Victo qui a gardé Léna quelques heures un bel après-midi de l'été dernier et a produit plusieurs photos de cette qualité. Elle a beaucoup de talent.

Pour revenir à l'article, au cas où il aurait pu vous dégager un petit rictus, je vous conseille de lire les aventures du commissaire San Antonio, le maître en la matière. C'est écrit dans un argot français très coloré où vous risquez de comprendre que dalle pendant de longs segments mais le genre est incomparable et très marrant en ce qui concerne les aventures frivoles (c'est-tu frança à vot'goût saw!).

Je vais donc m'en tenir qu'à mes moutons. Et parlant d'eux, je viens d'aller les coucher pour leur troisième nuit sans maman. Si je devais leurs donner une note maintenant, elle serait A+.

Malgré que la journée d'aujourd'hui ait été plate comme la pluie (faut dire qu'il a mouillé toute la journée!), nous avons fait notre petite routine avec entre autres nos crêpes au sirop d'érable samedi matin et nos oeufs avec bacon, pardon, oeufs et poitrine de porc fumée (c'est comme ça qu'il faut demander au boucher ici) ce matin.

Y'a quand même eu quelques mésaventures quand par exemple Léna m'a réchauffé l'épaule avec un reflux gastrique dont l'odeur m'a rappelé les samedis matin de mon adolescence. Ou encore ce mambo no.2, toujours de Léna, qui a nécessité 5 baby wipes pour remettre la situation à la normale alors que 9 fois sur 10, deux sont suffisantes! Une chose est sûre, lors de ma prochaine entrevue pour le retour sur le marché du travail, si on me demande ce que m'a apporté mon expérience à la maison, je pourrai répondre sans hésiter que lorsqu'il y a un problème, je n'ai pas peur de me mettre les mains dans la M!

Du côté de Sylvie, ça semble aussi avoir bien été. C'est sûr qu'elle ne loge pas au Ritz Carlton mais c'est fonctionnel et la bouffe a été disons honnête. Elle me racontait au téléphone que c'était tellement humide dans la chambre le premier soir après qu'elle eut pris sa douche que l'eau perlait sur tous les murs. Ça s'est placé avec la mise en marche de l'air climatisé. Un de ses collègues a eu moins de chance, son AC a brisé dans la nuit. Un autre s'est retrouvé avec une énorme flaque d'eau au pied de son lit car le toit fuyait alors qu'il tombait des cordes. Elle a traîné l'appareil photo numérique avec elle et si j'en ai l'occasion, je donnerais plus de détails éventuellement.

La période de grâce de 4 mois et demi a été salutaire et a fait en sorte de préparer mentalement tout le monde à ce nouveau rythme de vie. Notre récompense sera demain soir où nous nous retrouverons pour passer les 4 prochains jours en famille. Je pense que je vais préparer un jambalaya pour souper, les garçons m'ont fait la remarque aujourd'hui que ça faisait longtemps qu'ils n'en avaient pas mangé... Un petit Merlot avec ça?

vendredi 6 février 2009

Le jour J


















Aujourd'hui c'est le jour J ou plutôt la soirée S! Je suis tout seul ce soir.

Depuis le début de notre aventure, on savait qu'un des points négatifs était que Sylvie devait dormir sur le site de l'usine. C'est aujourd'hui que cela commence. C'est donc après 4 mois et demi depuis notre arrivée que l'inévitable s'applique. Par contre pour être honnête, ce délai représente un bonus pour nous car avant d'embarquer dans ce périple, nous étions informés que cette réalité était partie intégrante du ''package''. On a donc eu le temps de s'intégrer et moi de m'habituer avec mes canailles avant d'être laissé à nous mêmes...

Un horaire de 4 jours in - 4 jours out, c'est cool! Tu travailles la moitié du temps mais le fait de devoir dormir 3 nuits sur 8 à l'extérieur du foyer, ce n'est pas évident, surtout pour une maman!

Ding dong!
Oups! ça sonne; qui ça peut bien être à cet heure?
J'ouvre la porte:
- Bonsoir, puis-je vous aider?
- Bonsoirrr mon beau caribou!
Wow, c'est la voisine! Elle est vraiment légèrement vêtue. C'est vrai qu'il fait chaud ce soir mais il y a quand même une limite!
- Est-ce que je peux vous aider?
- OUI, OUI OUI!
- Euh et bien entrez!

Même si je ne la connaît pas beaucoup, je vois bien qu'elle n'est pas dans son état normal. Qu'est-ce qui ce passe, je l'ai vu qu'une ou deux fois et ce soir, elle sonne à ma porte, c'est louche...

- J'ai des vibrations dans tout mon corps qui me disent que vous vous sentez seul, est-ce que je me trompes?
- Euh, pas tout-à-fait mais...
- Allez montre-moi ta queue de castor!
- Oh my god! C'est digne du magazine Union. Mais que dois-je faire?

Sans avertissement, elle se dévêtit malgré mes protestations très insistantes à ne pas le faire. Je n'aurais jamais pensé qu'avec sa silhouette si filiforme dont ses vêtements quotidiens laissaient paraître que des courbes aussi généreuses se cachaient. De plus, ses références à la faune canadienne ne me laissent pas indifférent à 14,000 km de ma terre natale. Finalement, j'aperçois sa coupe d'unifolié qui me convainc définitivement de son patriotisme canadien. Il ne manquerait qu'un ''Vive le Québec libre'' tel que la scène d'anthologie de Bon Cop Bad Cop pour être totalement séduit.

Je vois bien qu'elle brûle d'envie que je me manifeste. Par contre, tout comme le fumeur qui voit sa femme mourir du cancer des poumons et qui continue a en griller une ou deux, ou encore comme un Bill Clinton qui regarde Monica sous la table du bureau ovale, je sens une dissonance cognitive m'envaillir. Je fais alors mon choix quand... Ouin! Ouin! Ouin!

Qu'est-ce qui se passe, ou suis-je? Ah non, Léna a eu un cauchemar et réveille toute la maisonnée. Heureusement, elle se rendort. Je réalise quel type de rêve je viens d'avoir avec l'état corporel qui m'habite!

Je me sens un peu mal et coupable d'encore rien. Alors que le calme est revenu, tout comme la très grande majorité d'entre vous (surtout les voyageurs et ceux qui doivent coucher en dehors du foyer conjugal), je me dis qu'en l'absence de ma douce, il me reste toujours une alternative pour m'amuser! Puis... Ouin! Ouin! Ouin! Je me réveille à nouveau.

Décidément cette Léna à le don de nous couper le sifflet! Je vais donc la voir et la berce un peu. Elle se rendort pour de bon. Mes seules pensées sont maintenant dirigées vers l'Église du Voeu situé à 30 secondes de marche de chez nous où je devrai probablement me confesser demain si je me souviens comment faire.

En attendant, je peux dire que ma première soirée sans maman c'est bien passée. J'ai mangé sur la terrasse du poulet grillé sur le BBQ avec mes gars pendant que leur soeur grignotait un biscuit au chocolat. Ensuite, toute cette marmaille est allée se coucher sans rouspéter.

J'ai de bons enfants...

Bonne nuit!

P.S.: L'idée du rêve vient d'un autre blogue d'un québécois en N-C (voir lien).